Comme il s’agit d’un blog de photo, avant d’être un blog de touriste au Japon, aujourd’hui, petit cour de photo numérique. Ou du moins je vais essayer.
L’appareil photo numérique capte l’image grâce à un capteur de lumière composé de photosites. Chaque site ne lit en réalité qu’une seule couleur et un algorithme recompose ensuite l’image en extrapolant. Lorsque le capteur reçoit une couleur, cela peut avoir deux significations : soit le sujet est de cette couleur, soit la lumière qui éclaire le sujet lui fait prendre cette couleur. On pourrait penser que cela n’a pas d’importance, puisqu’après tout, dans les deux cas, la couleur est présente dans la scène. En réalité, ce n’est pas le cas. En effet, si l’œil reçoit la même chose dans les deux cas, le cerveau ne l’entend pas de la sorte. Si la lumière est colorée, le cerveau va faire un travail de correction, afin de tenter de détecter les couleurs « réelles ». Il n’y arrivera pas parfaitement, car il ne peut pas faire la différence entre un objet de la même couleur que la lumière et un objet blanc. C’est la raison pour laquelle certains achats vestimentaires, une fois sortis du magasins s’avèrent décevants… Cette tentative de correction est partiellement consciente, c’est pourquoi on arrive face à un dilemme photographique.
Lorsque l’on prend en photo avec un appareil argentique une scène éclairée par un lumière colorée, le film (dans la mesure où il s’agit d’un film prévu pour la lumière naturelle, mais je vous mets au défi de trouver autre chose de nos jours) va conserver la totalité de la couleur de la lumière. La réaction de la majorité des gens, en voyant une telle photo sera de la trouver ratée car avec une couleur bizarre. Ils n’ont pas conscience du travail qu’a fait leur cerveau et la couleur leur semble donc non naturelle. Une méthode pour corriger ce problème est d’utiliser un flash. Le flash envoi une lumière « blanche » et corrige donc la couleur de la lumière. Cependant, comme dit plus tôt, le cerveau n’a pas corrigé correctement les couleurs, confondant le blanc et la couleur de la lumière. C’est pourquoi les photos de soirée au flash sont si moches. Le cerveau de l’observateur a confondu toutes les couleurs orangées à cause de la lumière artificielle et l’image flashée lui révèle la rougeur des visages et d’autres éléments qu’il ne pouvait pas voir (un autre problème est que la lumière du flash n’est pas forcément blanche). Le numérique a été présenté comme corrigeant ce problème, car il permet de faire la « balance des blancs ». Il s’agit d’indiquer à l’appareil de quelle couleur est la lumière, pour qu’il puisse soustraire cette couleur à la scène. De cette manière, l’image contient les mêmes erreurs que ce que le cerveau a faites, donc tout devrait être bon !
Évidemment, non, sinon je ne serais pas en train d’expliquer tout cela. En effet, la balance des blancs pose plusieurs problèmes. Le premier est la manière dont elle est faite. En général, les utilisateurs de numérique la laissent à « Auto » et c’est un algorithme qui tente de la faire. Cet algorithme est très puissant et étonnamment efficace, il n’en reste pas moins limité par le fait qu’il a une quantité d’informations limitées et qu’il peut donc se tromper (en particulier s’il y a une vraie tendance colorée sur la photo qui n’est pas liée à la lumière). Il est également possible d’utiliser un pré-réglage (lumière artificielle, nuageux, etc.) qui utilisera une valeur moyenne, voire de photographier un élément blanc avec la lumière environnante, ce qui donne le meilleur résultat. Cependant, une fois que cette lumière environnante a été parfaitement supprimée par l’appareil, il reste un point notable, c’est que la correction faite par le cerveau était partiellement consciente. Et que la correction totale de la lumière a enlevé cette couleur qui était malgré tout perçue, d’où un manque.
A ma connaissance, il n’y a aucun moyen de définir précisément la couleur de lumière qui ressemblera le plus à ce que le cerveau a perçu de la scène et la solution que j’ai choisie dans mon travail photographique est de tenter de restituer une dominante que je pense être celle que j’ai perçue au moment où je photographiais (ceux qui ont vu mes photos d’il y a quelques années se souviennent qu’alors, je laissais entièrement la dominante colorée, mais je suis devenu moins radical avec l’age).
A bientôt pour la suite, avec « le format RAW ».
17 avril 2009
Petite leçon de photo : la balance des blancs
5 Comments »
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Si, dans les photos de soirée prises au flash, les visages sont un peu rouges ce n’est nécessairement du à un problème d’algorithme
Commentaire by pa — 17 avril 2009 @ 12 h 50 min
This iz no cheezburger 🙁
Commentaire by Chibilou — 17 avril 2009 @ 13 h 34 min
Salut mon Fred,
Je crois que c’est la troisième fois que tu me donnes cette explication. Je ne désespère pas tout fait de la comprendre. Qui sait ? Peut-être la 6e ou 7e reprise cela ira-t-il déjà un peu mieux. Je crois même avoir déjà saisi quelques bribes, en gros, le cerveau des gens corrige mieux que l’appareil de Fred… ou que son cerveau à lui. Mais je ne veux pas faire débat, je n’ai pas compris. Fred -qui a copié cela sur wikipédia, cela se sent, petit chenapan- est par contre en passe de le faire, on l’applaudit bien fort !
En tout cas si la théorie me reste nébuleuse, j’aimerais bien voir ce que donne la pratique. Pourquoi ne pas créer -comme tu te le proposais- un petit répertoire privé dans la racine du blog afin que nous puissions admirer les kimonos blancs (non corrigés) des judokas jaunes (euh… je parle de la couleur de la ceinture, hein, je ne veux pas être taxer de racisme envers ces faces de citrons 3e dan)
Vive la France !
Moi
Commentaire by ajl — 17 avril 2009 @ 16 h 23 min
Ca alors, même pas deux semaines et tu fais déjà des posts de geek sur la photo numérique. Reprends-toi, sinon j’ai peur que tu ne tiennes pas le mois…
Commentaire by Ilyas — 17 avril 2009 @ 16 h 56 min
pa > On voit que tu ne travailles pas dans l’informatique, si tu n’as jamais vu des gens devenir tout rouge à cause d’un problème d’algorithme.
Chibilou et Ilyas > Héhé ! Ne vous inquiétez pas. Moa chizburger 2 kom !
Commentaire by Frédéric — 18 avril 2009 @ 4 h 45 min