Je vous ai laissés haletants à la fin de notre dernier épisode sur la photographie numérique, vous demandant ce qu’était le RAW, pourquoi je faisais des posts geeks et pourquoi il n’y avait pas de chizburger. Au moins une de ces trois questions trouvera sa réponse ici.
L’appareil photo digital, donc, saisit la lumière grâce à ses capteurs et la transforme en une image. Pour cela, il effectue une série d’opérations, telles que la balance des blancs, qui consiste comme nous l’avons vu à enlever de l’image la couleur donnée par la lumière, ce qui se fait par une bête soustraction. Il ne garde aussi que les différences de couleurs visibles par l’œil, écrasant toutes les couleurs intermédiaires, ce qui permet de ne pas prendre de la place inutile. Le résultat donne une image, généralement au format jpg. Il est cependant possible, avec la plupart des appareils moyen ou haut de gamme, de ne pas laisser l’appareil faire ces opérations lui-même. On garde alors la totalité des informations du capteur dans un fichier appelé fichier RAW et il est possible d’effectuer manuellement des opérations telles que la balance des blancs, sur son écran d’ordinateur. Il ne s’agit pas à proprement parler de retouche, il s’agit juste de faire soi-même ce que l’appareil photo fait habituellement automatiquement via un algorithme.
Si on reprend le problème des lumières colorées de la dernière fois, regardons un exemple, celui des « Nikuman », comme les nomment les japonais, des Pao comme disent les chinois, les français préférant l’approximation de « brioches », image que j’ai mise dans ma dernière série sur Yokohama. Cette photo a été prise dans une rue en pleine nuit, avec une lumière artificielle très orange. Avec la « vraie »lumière, l’image ressemblerait à cela :
En regardant cette photo, on pense qu’elle est fausse, alors qu’elle est la plus proche de la réalité physique parmi celles que nous verrons.
Si l’appareil avait été réglé pour faire la balance des blancs automatiquement, on aurait le résultat suivant :
Le résultat est très proche du résultat avec une balance manuelle en rendant blanche la feuille de papier au premier plan. Cela prouve à quel point l’automatisation est efficace :
Cependant, je trouve que toutes ces balances des blancs retirent complètement l’ambiance nocturne qui régnait, et que le cerveau avait partiellement saisie, c’est pourquoi pour ma part, je choisis de la laisser en gardant une partie de la chaleur de la lumière artificielle :
Un gros obstacle de cette présentation est que les images sur internet sont affichées avec un nombre limité de couleurs, ce qui écrase une bonne partie des différences présentées. Vous pouvez donc blâmer votre navigateur plutôt que vos yeux, si vous ne voyez pas la différence entre ces images. Enfin, cette différence n’est pas du tout sans importance. C’est elle qui fait que l’œil s’arrêtera ou non sur une image, en passant dans un album.
Ces images laissent pantois le deutéranope que je suis … mais tu as raison j’ai tapé très très fort sur un renard en feu , ce qui n’a pas réellement changé ma vision des choses mais ca m’a fait du bien. 😉
Je ne post jamais mais je suis assidument tes pérégrinations. A très Bentô et continue comme ca .
🙂
Commentaire by 1des101daltoniens — 26 avril 2009 @ 19 h 49 min
Haha ! C’ est sûr que ça semble de l’enculage de mouches aux gens qui n’ont pas de sushis de vision des couleurs, alors pour toi… Merci pour le message en tout cas !
Commentaire by Frédéric — 27 avril 2009 @ 5 h 27 min